Notre Histoire

Karaté Club Fouesnantais

Interview réalisée en 2006

Fondateur

ARSENE

Mr Herviou, Arsène de son prénom, est né le 12 juin 1928 dans le centre Bretagne, précisément à saint Hernin près de Carhaix. Comme beaucoup de jeunes bretons de l'époque il est allé travailler dans la région parisienne. Il va commencer l'étude des arts martiaux par le jûdô, déjà bien implanté en France. Il s'y consacrera pleinement jusqu'à l'obtention du 1er dan. A cause d'un accident qui le blessa à la main gauche il se trouva handicapé (pour la pratique du jûdô), et ne pourra se présenter au grade du 2e dan. Dans le même temps, un autre art martial avait aiguisé sa curiosité, on le nommait Karaté. Il débute dans un premier temps sous la férule de senseï Murakami (qui partit par la suite en Angleterre), celui-ci lui mènera très vite la vie dure, et il ne resta pas longtemps.

Etant ceinture noire de jûdô, Me Murakami n'arriva jamais à me balayer, peu de temps après il me dit de ne plus revenir

La découverte

Il découvre réellement le Karaté chez Henri Plée en 1962. A l'époque les cours étaient très onéreux, mais il bénéficiera du tarif étudiant car il était ceinture noire de jûdô. Ainsi commence, en 1962, les entraînements. Ceux-ci vont s'avéraient être très physiques et Mr Plée sera très dur ("je veux des lèvres coupées") et exigeant avec ses élèves. Au programme de ces entraînements, kata (surtout les 5 heian) et beaucoup de kumite. Il y avait beaucoup de karatékas confirmés et les combats étaient rudes, parfois on pouvait compter près de 400 personnes dans le dôjô, de tout âge et de tout niveau, il y avait des cours toute la journée, de 8h le matin jusque tard le soir. Ouvrier dans les usines, Mr Herviou ne pouvait malheureusement pas s'entraîner au dôjô autant de fois qu'il l'aurait souhaité, il n'y allait qu'une fois par semaine, mais s'entraînait seul, 2 heures par jour, c'était à l'époque indispensable pour rester au niveau. 1er dan en 1964, il fut l'une des trentièmes ceintures noires françaises et recevra des mains de Henri Plée le grade de 4e dan en 1980, date à laquelle celui-ci obtint son 9e dan des mains de senseï Ogura. Il participera également à des stages sous la férule de Me Oshima, et fut partenaires de nombreux karatékas connus comme E. Guyot ou H. Michel.

"Une heure de cet entraînement nous épuisais littéralement"

1 : Maître Tsutomu Oshima / 2 : Maître Henry plée / 3 : Arsène herviou

A Fouesnant

Les débuts à Fouesnant furent difficiles. Après un grave accident Mr. Herviou eut des problèmes de dos, il enseignera dans sa maison pendant un an gratuitement car il ne savait pas si il allait ou non pouvoir continuer. Finalement il le put et commença à enseigner sur la ville de Fouesnant. Au départ marins et ouvriers constituaient le principal de ces élèves. Le karaté ne jouissant pas d'une grande reconnaissance, contrairement au jûdô, il n'y avait pas de dôjô attitré, d'abord dans le sous-sol de la maison communale, puis à l'école primaire puis au gymnase de Kervihan laissé en l'état en fin de journée après avoir été piétiné par des centaines d'écolier. Il n'avait pas d'appui dans la commune. Avec le temps et de la persévérance le club s'ouvrit finalement à Brehoulou, un complexe sportif aux salles multiples. le Karaté hérita de la salle numérotée 4 qu'il devait partager entre autre avec la danse (une salle que nous avons toujours aujourd'hui). Ainsi naissait en 1979 le Karaté Club Fouesnantais. Il enseigna ses connaissances durant près de 10 ans, période durant laquelle le club se développa petit à petit. Puis il quitta peu à peu l'enseignement du Karaté pour construire de ses mains sa maison et des gîtes ruraux. C'est en 1989 qu'il quitta définitivement le club de Fouesnant en le "laissant aux mains" de Christian Sancéau, "un très bon karatéka", aujourd'hui encore notre senseï.

A l'âge de 77 ans, Mr Herviou continue toujours de s'entraîner,à son rythme, sur les dunes et dans son jardin, effectuant les kata appris de Mr Plée. Il n'a abandonné la pratique du makiwara que depuis peu de temps. Sa maison recèle de vrais trésors pour les férus de l'histoire du karaté français (photos, livres, dédicaces...) et ses anecdotes sont un régal à écouter. Un grand merci à un grand monsieur.